Quid du retour de l’inflation pour le consommateur ?

, par udfo36

Après deux années d’inflation quasi nulle, les économistes nous annoncent le retour de l’inflation. Derrière ce concept économique apparemment compliqué, se cache un fait simple puisque l’inflation désigne une augmentation durable des prix entre l’année précédente et l’année actuelle.

Ainsi, selon une estimation provisoire de l’INSEE, l’indice des prix à la consommation (IPC), outil de mesure de l’inflation, aurait nettement augmenté en janvier 2017 (+1,4 % après +0,6 % en décembre 2016) pour atteindre son plus haut niveau depuis novembre 2012.

Que penser de cette poussée de fièvre ? A condition qu’elle soit contenue et modérée, l’inflation n’est pas en soi une mauvaise chose. Elle peut même être facteur de croissance si elle s’accompagne d’une revalorisation salariale permettant de stimuler la consommation des ménages et l’activité économique. Mais sur le sujet, le conditionnel est de mise : une inflation des prix sans revalorisation des minima sociaux et des salaires aurait pour conséquence de grever sensiblement le pouvoir d’achat des ménages, déjà bien en berne, et de facto la consommation et la croissance...

La question du pouvoir d’achat constitue dès lors la question centrale pour les consommateurs face à l’inflation. Sa faiblesse explique en partie le décalage ressenti entre les annonces de l’INSEE en matière d’évolution des prix et le vécu des consommateurs. En effet, le « panier de le ménagère », qui sert de référence pour le calcul de l’indice des prix à la consommation (IPC), contient un très large éventail de produits qu’on achète rarement (biens d’équipement, électronique, etc.) mais dont les prix globalement baissent et compensent, pour partie, l’inflation des produits alimentaires ou encore celle des dépenses contraintes (énergie, transport, logement, etc…) qui, elles, progressent.

A cela s’ajoute une forme d’« inflation cachée », avec des produits qui disparaissent au profit de « nouveaux », généralement plus chers et rendant les comparaisons difficiles, ou encore une apparente stabilité des étiquettes alors que les quantités des produits diminuent … De quoi, il est vrai, légitimement s’interroger sur la pertinence du « thermomètre » de l’INSEE et sur le niveau réel de l’inflation !

Sachant que pour l’indexation du SMIC et des minima sociaux, la référence est l’indice des prix à la consommation, sa juste mesure est donc cruciale pour le consommateur. A défaut, l’annonce du retour de l’inflation sera synonyme pour les ménages, d’une nouvelle perte de pouvoir d’achat…